Le 25 novembre n’est pas qu’un rendez-vous pour jeunes filles en fleur. La date choisie pour fêter les Catherinettes consacre aussi la lutte contre les violences faites aux femmes. Du moins celles qui ont cru rencontrer l’amour… Hasard de calendrier qui fait dire qu’il est des échéances, comme ça, ou l’esprit aime se glisser.
En France, chaque année, la violence conjugale fait pas moins de 216 000 victimes. Un meurtre sur cinq résulte de coups portés par un conjoint ou un ex à sa femme. Et, contrairement aux affaires criminelles dont les séries télé raffolent, nul besoin d’un Monk pour confondre l’agresseur. 100% d’entre eux sont connus de la victime.
Les raisons pour lesquelles la plupart des femmes battues choisissent de rester avec le violent qui les couve, sont multiples et complexes. Souvent, c’est par peur des représailles. La honte fait aussi qu’elles n’osent pas en parler autour d’elle. Le souci des apparences a le cuir épais et plus encore s’il s’agit de protéger sa nichée.
Souvent porté sur la bouteille, l’homme violent est plein de principes égarés. Un manipulateur qui a conscience que toute la moche incohérence de sa vie est basée sur des préceptes écrits pour les besoins d’un autre. Forcément, le scénario lui échappe.
Frustré du rôle qui lui incombe, il se persuade que son relèvement moral, sa réhabilitation, ne pourra s’affirmer qu’à travers la faiblesse de sa partenaire. Trouble qu’il met à profit pour garder sur elle ce contrôle qu’il n’a jamais eu sur lui-même.
Pour sa grande honte, la femme qu’il martyrise doit alors savoir qu’elle est la cause de ses échecs, le motif de sa violence. Une démangeaison, qu’il ne fait que gratter pour le bien du couple. Et d’abattre sa frénésie et ses jérémiades sur son épiderme. Prend ça connasse ! Pardonne-moi mon amour…
Fort en gueule et déclamant à l’antique, il sème la terreur parmi les siens. Et en plus de rouer cette femme, qu’il enduit au beurre noir, il saura aussi s’occuper des enfants et du chien. Pour peu qu’il en ait, chaque être cher porte les stigmates de ses amours vaches.
Mais une fois dehors, c’est un autre homme qui se présente. Au bureau, il est ce collègue charmant, rougissant même qu’on le remarque. Effacé, il se ratatine à la moindre difficulté. Soumis aux moqueries qu’il éveille, il répond d’une grimace servile.
Loin de chez lui, le battant ne revendique plus rien. Il ne lève pas le poing. Sa virilité, il l’a réserve à maman. Face à l’autorité de sa hiérarchie, point de démonstration de force. Docile, il s’exprime sans faconde excessive. Jamais brutal. Seules ses lèvres se pincent parfois dans un rictus naïf, comme une rancune qu’elles garderaient à quelques baisés inachevés, à un biberon mal liché. Mignon quoi !
Sachant varier les plaisirs, il étanchera son stress au fond d’un ringlinguet de seconde zone avant de reprendre du collier à la maison. Un cru peu respectable, qui le confortera dans le bien fondé du dégout qu’il a de lui-même. Une cure le temps de l’écluse, qui verra alors notre bourreau se transformer en quintaine larmoyante. Le problème étant qu’une fois rechargé, l’intermittent amoureux ne se limite pas à de vagues résipiscences. Et malheureusement, l’espoir qu’il change, ne renaîtra jamais qu’en celle pour qui il est vital d’y croire. Sa camarade de jeu…
Les violences conjugales sont récurrentes. Elles s’aggravent et s’accélèrent avec le temps dans un phénomène de spirale. L’humiliation du fort impliquant la punition du faible, ce principe des vases communicants est une loi intangible. Une sarabande domestique qui s’inscrit dans un rapport de force asymétrique entre le conard qui domine et sa meilleure moitié… Un conflit à huis clos où l‘un cherche à détruire l’autre.
La violence est une source jamais tarie. Et chaque femme battue doit bien garder à l’esprit que son trou-du-cul de mari ne se gaspillera jamais dans l’idée d’abstinence.
Pourtant, des traitements existent. Le divorce et la main-courante n’en sont que quelques exemples.
Informations et conseil par emails destinés aux femmes en difficulté : SOSFemmes.com