On a beau en avoir vécu pas mal, la rentrée provoque toujours une boule au ventre. Celle de la classe politique ne fait pas exception. D’autant que cette fois, des élections présidentielles à l’issue incertaine s’annoncent.
Raisons de plus pour mettre à profit la période de congés et réviser ses leçons.
Et les manœuvres opérées cet été sous la canicule, ont vu les efforts récompensés. Ainsi, les bons élèves pressentis pour les palmes, n’ont pas déçu. Idem pour les accessits du concours général, dont les promesses furent tenues.
Chacun aura donc vu ses vacances scolaires se transformer en Bac blanc. Jurant sur la tête de leur maire pour les uns et gesticulant beaucoup sous le cagnard pour tous.
Tant d’abnégation, une telle rigueur à tous les étages… comment alors ne pas être ému ?
Comme au passage de cette confrérie, à la tête de laquelle Manuel le Pénitent et le petit Nicolas revenu de cavale, partie en procession sur nos plages afin d’y clouer l’estivante. Celle dont la tenue de bain jure avec la norme.
Initiative mal inspirée finalement et qui devait virer à la pantalonnade. Un comble !
Une syncope même, dont la presse ne manquera pas de constater les répercutions sur le corps social et de rappeler un précédent moins funeste, incarné par Louis de Funès dans son Gendarme à Saint-Tropez.
Et c’est vrai que face aux micros goguenards, c’est un peu Cannes qui remet le couvert.
Il a été question de marches, de lignes rouge, de courage, de dogmes et autres rectitudes à vous réduire en cendre le cœur d’un électeur du Var.
Enfumé par ces encens, sous la brise desquels on a vu des mots simples se muer en peines à purger pour ceux qu’ils visent, on a pu être que saisit de ce que la bêtise, cache parfois de sublime. Surtout à l’entendre exprimée avé l’accent et sous une belle lumière.
Au bout du compte, le Conseil d’Etat a sifflé la fin de la récrée. Le risque de trouble invoqué par les édiles du front de mer à fait long feu. Zoubida et ses frangines attendront un peu avant de mettre leur burkini sur le Bon coin.
Le malaise suscité par l’affaire, a quand même conduit les autorités à improviser dans l’urgence. Bernard Cazeneuve avait son idée sur la façon de s’y prendre. Histoire sans doute de sauver la vaisselle, il a sorti un atout maitre. Tellement secret d’ailleurs qu’il se dit qu’il ne l’aurait pas tiré de sa manche… mais du coma.
C’est ainsi qu’un beau matin on a vu réapparaitre Jean-Pierre. Un Chevènement encore convalescent mais déjà prêt à présider aux destinées de ce nouvel hôpital, qu’est la Fondation pour l’Islam de France.
Les esprits surchauffés par l’avant-deux avaient grand besoin de sérénité.
Là encore, c’était sous-estimer la capacité qu’ont nos représentants à rendre plus compliquée une situation qui l’est déjà. Au point de verser de l’huile sur le feu, là où il en aurait juste fallu dans les rouages.
L’hilarité que cette nomination a fait naitre au sein de la communauté musulmane n’aura cependant duré qu’un temps. Vite reprise d’une fièvre expiatoire en écoutant le Che exiger un effort de discrétion supplémentaire de sa part. Le rire de l’auditoire est alors devenu nerveux…
Sans doute pour se savoir déjà mis au rencard de la vie républicaine, le conseil a été mal perçu dans les rangs du collège.
Tendance qui n’a pas échappé au ministre des Cultes, conscient – mais un peu tard – qu’on ne fait pas à 77 piges, d’un poste que l’on découvre, une case neuve.
Durant ce temps, prise entre des valises à défaire et les moutards à conduire à l’école, l’opinion semble moins fébrile à l’idée d’acheter pour argent comptant le surplus des journées d’hier.
Le trimard a beau l’avoir dur, il n’aime pas voir repasser les mêmes plats trop souvent.
Il faut remonter à Pinocchio ou à Jérôme Cahuzac pour saisir qu’en matière de bobard, l’assaisonnement des restes est un art qui requiert de la méthode. Et comme chacun sait, sans ce doigté magique en politique, point d’entubage efficient !
Consciente de son déficit en matière de féérie, la gauche est allée se placer sous la férule de son premier ministre, dont l’ambidextre ne fait pas mystère. Histoire de donner le change, la droite s’est mise à sucer la roue de l’extrême droite. N’hésitant plus à faire siennes, des théories jusque-là réservées aux harangues populistes du Front national.
Comme il fallait s’y attendre, la mise en jachère du débat utile, ne profite qu’à un seul : l’enthousiaste convaincu. Celui par lequel l’épandage de fumier est devenue une pratique industrielle propre à fertiliser nos campagnes.
- Et après on en trouvera pour s’étonner de la vision merdique qu’on se fait de l’avenir…