La rentrée est l’occasion de reprendre le fil de l’actualité. D’aller pêcher au large de nos côtes le sujet qui fait sens, qui met à jour des évènements loupés. Comme celui qui de Biarritz, a vu le jeu lunatique de Trump, éclipsé par le rictus de son homologue iranien.
Faut avouer qu’après s’être coltiné au printemps les bravades de Bolton faisant écho aux sommations de Pompeo (respectivement Conseiller à la sécurité nationale et Secrétaire d’État US), l’été nous a encore imposé les tweets pourris du boss. Autant dire que malgré la canicule, les occasions d’étancher sa soif n’ont pas manqué…
Cependant l’accès à l’eau courante, n’a pas fait que nous rafraichir car à trop nous arroser, on a frôlé la noyade. Pour la faire courte, entendre discourir le président du monde libre et ses porte-flingues est une chose, les comprendre en est une autre.
La gymnastique imposée par l’exercice est d’ailleurs telle, qu’une synthèse n’est pas un luxe. Ne serait-ce que par compassion pour ceux qui rentre tout juste de la plage et dont les pieds sentent encore le sable chaud.
On saisit à la logorrhée du locataire de la Maison Blanche, que rien ne l’enthousiasme tant que le désir de réécrire l’histoire. Le voir choper l’étendard d’Alexandre (le Grand) pour le hisser à l’antique comme une promesse non tenue par le macédonien, a de quoi susciter le trouble, même chez l’helléniste le plus ouvert.
Ce qui saute ensuite aux yeux, c’est que davantage que la grandeur passée d’une civilisation, somme toute barbare, l’impétrant cherche à n’en perdurer que l’esprit martial. De toutes les cités de cette Grèce, c’est en effet Sparte que s’est choisit Blondin pour nous parler de démocratie. Modèle que l’on croyait mort et enterré, mais que cet ultime béotien, ne désespère pas ressusciter de son vivant.
On a bien eu un avant-goût de la structure du désordre qui anime l’Amérique avec la révision hollywoodienne de la bataille des Thermopyles. Un nanar au format péplum qui met en scène une armée perse, que l’on voit se faire défoncer par 300 mignons sous anabolisants.
À la vérité, le Xérès (successeur de Darius) que l’on voit à la tête de l’armée perse se faire corriger dans le film, a mis une branlée aux beaux gosses grecs, avant de pousser jusqu’à leur capitale… qu’il livrera aux flammes. Pas le genre de rappel qui met le GI en confiance.
Et c’est vrai que dans le contexte des relations actuelles entre Téhéran et Washington, voir ces évènements passés photoshopés par la propagande US prend du sens.
Les liens qui unissent Hollywood au Pentagone finiront la blague en nous expliquant ce qu’il convient de retenir de l’expérience. Des effets spéciaux à couper le souffle et la grandiloquence des dialogues, se chargeant de balayer nos dernières réticences.
Conscient de toucher au totem inviolable d’une Grèce antique qui continue à faire écho dans notre quotidien, on n’ignore pas qu’une main étrangère s’agite dans notre cerveau. Et si, selon toute vraisemblance, on n’appréhende pas tous le sens à donner à cet héritage d’une façon égale, devant la qualité du spectacle offert par la Warner, on finit par en juger le débat anodin.
Vu le chaos et le désarroi où, l’ancienne colonie britannique plonge le monde depuis plus d’un demi-siècle, sans doute qu’il serait temps que quelqu’un se dévoue pour expliquer à l’Amérique que l’Histoire n’est pas ce dépôt inerte que l’on exhibe comme une énergie fossile.
La qualité des images offertes par Hollywood, ne rend que plus évidente la violence cachée sous le vernis d’une démocratie désormais incarnée par Trump. Et si s’emparer de l’Histoire pour la remodeler à son gré n’est pas nouveau, on voit que l’aspect collégial de ce passé qu’on est sensé partager, en prend un coup à chaque nouveau blockbuster.
La représentation mentale de ce patrimoine, finissant même par devenir abstraite, selon le méridien où on se trouve.
- Oubliez vos manuels d’Histoire et attendez plutôt la sortie du film. Une mise à jour disponible en anglais et en grec ancien est vendue avec…
Pas mal du singe j aime bcp. Allez faisant une pour défendre Nebil Karoui on en parle demain matin !
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Salut le Baluc, je viens prendre le café demain et tu m’en parles. Surtout s’il s’agit bien du favori de le présidentielle tunisienne mis aux fers… De nos jours Mandela serait toujours au gnouf 😉
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